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Il est d’emblée important de signaler qu’aucun programme disciplinaire de FMC, n’est reconnu directement par le ministère de la santé ou toute autre autorité compétente. Les offres de formation qui prétendent l’être ne le sont qu’à l’intérieur de leur institution ou organisation d’une manière tacite ou implicite en l’absence de toute évaluation pédagogique de la formation par un organisme autonome et compétent dans le domaine de la conception et de l’évaluation des programmes ou de curriculum de formation. En d’autres termes, les fournisseurs de formations sont confrontés à la reconnaissance institutionnelle et de l’évaluation pédagogique de leurs programmes d’apprentissage, car il existe un vide juridique pour la reconnaissance de ces formations au ministère de la santé, et voire même l’absence de ressources humaines compétentes pour l’évaluation de ces programmes de formation en FMC. Certains organismes de formation privés se sont alors orientés vers des institutions européennes et canadiennes pour faire reconnaitre, accréditer et faire valoir leur programme de formation selon les normes pédagogiques en vigueur. Malgré leur validation par des institutions fiables et crédibles, leur reconnaissance par le ministère de la santé reste encore hypothétique.

Par ailleurs, les organisations privées et même certaines sociétés savantes se sont lancées en FMC à des fins lucratives sans aucun contrôle institutionnel ni accompagnement pédagogique. De plus, ces organisations sollicitent des experts étrangers à des fins de markéting et surtout pour se procurer une visibilité sur le marché de la formation lorsque leur crédibilité fait défaut, et cela sans aucune autorisation d’une quelconque autorité de régulation. De plus, les sociétés savantes et les organisations privées ne prêtent pas suffisamment d’attention aux impacts et retombées positives de la FMC sur les pratiques des professionnels de la santé et sur la qualité des services de soins offerts à la population en particulier et de la société en général d’où la nécessité d’instaurer un système d’agrément des organisations prestataires d’activités de FMC à des fins de contrôle et de régulation tant administrative que pédagogique.

Le système d’agrément des organisations prestataires d’activités de FMC aura pour rôle de promouvoir le développement professionnel continu (DPC) des médecins et des professionnels de soins de santé, mais également pour favoriser la réflexion autant individuelle que collective sur leur besoin d’apprentissage et de leur pratique médicale. Les futurs prestataires agréés de FMC doivent inclure les sociétés savantes, les organismes nationaux de santé et les organisations privées. De plus, ce système devra viser à promouvoir des formations de qualité afin de répondre aux besoins de soins de santé de la population, et de fournir des apprentissages de haut niveau pédagogique au service la communauté médicale.

En d’autres termes, les organisations de formation publiques ou privées doivent adopter des stratégies de formation pour développer les compétences professionnelles et les performances des médecins. Les futures normes d’agrément devront être fondées sur un ensemble de valeurs, de principes et de conditions communs, approuvés par une institution étatique ou privée reconnue pour ses compétences organisationnelles, pédagogiques et dans l’évaluation des programmes de formation en contexte de la FMC.

Par ailleurs, tous les prestataires agréés de la FMC doivent utiliser de façon pertinente les nouvelles données probantes sur l’efficacité des interventions de soins, et les stratégies d’application et d’intégration des connaissances médicales. De plus, l’unité d’éducation continue (UEC) doit contribuer à l’avancement des soins de santé tout en participant à la recherche en éducation médicale. En d’autres termes, toutes les organisations prestataires d’activités FMC, sans égard à leur infrastructure ou de leurs ressources pédagogiques, doivent s’assurer que leurs activités de formation reposent sur l’analyse et l’évaluation pertinentes des besoins de formation, respectent les données ou les consensus scientifiques de qualité, et finalement évaluent les transferts des apprentissages atteints dans divers domaines des compétences de soins. Les normes, les critères, l’analyse des besoins, les exigences pédagogiques et administratives, et le processus d’accréditation des organisations seront l’assise d’un système d’agrément des prestataires de FMC transparent, fiable et efficace au service de la profession médicale.

Pour ce faire, il est important à ce que le ministère de la santé comble le vide juridique pour l’instauration d’un système d’agrément, et de reconnaitre la certification et UEC comme outils de développement des compétences, mais aussi de promouvoir un organisme privé ou étatique compétent pour l’évaluation pédagogique des programmes de formation. En effet, promouvoir la culture de la FMC est à la base du développement des compétences dans toutes les activités de soins et domaines scientifiques. Il est également important pour le ministère de la Santé d’encourager les organismes privés et les sociétés savantes fournisseurs des services à concevoir des FMC de qualité selon les normes pédagogiques en vigueur.

Finalement, on ne le rappellera jamais assez, le bricolage et l’amateurisme dans la gestion tant administrative que pédagogique des FMC doivent cesser pour donner la chance aux ressources humaines compétentes de faire valoir leur savoir-faire et savoir agir dans le domaine de la gestion de la FMC. La notion de certification en contexte de la FMC doit être soutenue et promue comme outil de progression de carrière et de développement des compétences professionnelles au service de la société.

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